Assemblée générale
Un moment privilégié pour les adhérent.es de la Maison de la Prévention-Point Ecoute Jeunes, toutes et tous partie prenante du projet associatif, de ses objectifs et de son développement.
Extrait des échanges à bâtons rompus après le rapport moral présenté par la présidente Martine Antoine et le rapport d’activité par la directrice Brigitte Heimroth :
Un débat riche, interactif qui pose d’emblée les enjeux d’une politique de santé beaucoup plus globale en faisant référence à la crise COVID qui a montré la grande faiblesse de la prévention et trop souvent la non prise en compte, en amont de la maladie, des questions de société comme la mal-bouffe, le mal être des jeunes, les violences faites aux femmes, les violences sexuelles, la souffrance mentale, les vulnérabilités sociales…
Certains soulignent les dégâts causés par des politiques qui aggravent la situation sociale des familles et la perte d’espoir de pouvoir s’en sortir, y compris parmi les professionnels.
Si le rapport financier confirme la bonne santé budgétaire de l’association, résultat de la capacité de l’association avec ses salarié.e.s, de s’adapter au mieux aux besoins des publics auxquels elle s’adresse et de la recherche permanente de nouveaux projets, de nouvelles sources de financement, la présidente et la directrice soulignent que les modes de financements actuels restent trop précaires alors que la situation exigerait d’inscrire l’activité dans la continuité. Le principe des Appels à Projets renouvelables chaque année nécessite d’y consacrer beaucoup d’heures de travail , c’est une perte de temps qui coûte cher…
Toutes les associations sont confrontées au même problème et doivent faire face à des tentatives de l’Etat de privilégier les grosses structures au détriment des celles de proximité, ancrées dans la vie locale au prétexte de « rationaliser » de « mutualiser » les dépenses.
Les adhérents partagent l’idée de la nécessité de se rassembler avec d’autres pour « résister » en étant collectivement interlocuteur auprès de l’Etat, pour faire valoir les enjeux incontournables des politiques locales de santé et en direction des jeunes.
S’agissant de la santé des jeunes, c’est une question souvent compliquée à aborder avec les jeunes eux même comme avec les professionnels de ce secteur peu formés sur le sujet. C’est lié à une représentation de la santé trop marquée par une conception du soin très médicalisée, hiérarchisée alors qu’il n’y a pas que les « soignants » qui font du soin, qui prennent soin des jeunes : les parents, les pairs, les éducateurs…
Questionnement aussi sur la place de la prévention dans les études médicales et des soignants en général et dans leur pratique quotidienne avec le sentiment que ça n’évolue pas beaucoup, comment faire bouger les choses pour moins de cloisonnement entre le soin et la prévention ?
L’expérience de la Maison de la Prévention dans sa relation avec des acteurs de santé à l’échelle de différents territoires montre à la fois des évolutions dans les rapports entre soignants et autres acteurs comme par exemple la sollicitation de la CPTS (communauté professionnelle de territoire santé) de Champigny pour créer un partenariat avec l’association, mais que les cloisonnements restent encore marqués, un fonctionnement en « silo » entre professionnels du soin, ceux du social, de l’éducatif, les élus locaux, le tissu associatif…
Cette situation implique un important travail d’accompagnement de ces différents acteurs pour avancer vers des pratiques de santé plus inclusives y compris en direction des usagers, citoyens qui restent encore trop ignorés, leur parole peu entendue et prise en compte.
Ce travail d’accompagnement est un des objectif de développement de l’activité de l’association par exemple dans la perspective de créer des comités d’usagers de centres de santé comme outil favorisant la participation des habitants aux politiques locales de santé et l’appropriation collective d’une culture de santé qui n’est pas seulement celle du soin.
De même les participant.es partagent l’objectif de renouer et de développer complémentairement aux entretiens et accompagnements individuels, les groupes de parole, ateliers…et toutes les formes qui permettent de créer du lien social, de favoriser les échanges d’expériences, de sortir de l’isolement, de faire se rencontrer habitants, professionnels, élus, de créer des interactions entre tous, comme par exemple avec les Matinales créées en début d’année ou les ateliers cuisine ou les cafés éphémères…